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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 20:14

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 11:00
Neufchâteau 27 septembre 2008
Stand le matin sur le marché aux pommes
15 h rassemblement : nous étions environ 140 à Neufchâteau , avec prises de paroles, au nom du collectif contre l'enfouissement des déchet radioactif , ( VE, RêVES, VAN, Les Vert, LCR,Nature et Progrès, Mousse citoyenne, Oiseaux-Nature, ACCID, CRAD, Terraé... ) nous avons défilé dans les rue piétonnes et fait des sitting au son de la sirène, la presse locale ( Est républicain et Liberté de l'est ) nous accompagnait.
Puis nous sommes retournés au point de départ pour conclure la manif en rappelant à tous d'être vigilant et de ne pas laisser l'andra empoisonner la terre et l'eau ni ici ni ailleurs mais autrement et surtout d'arrêter de produire ces déchets.
Annonce des communes qui se sont prononcés contre et de celles qui ont voté pour être candidate dans les Vosges.
Dénonciation des prétextes ( ou arguments... ) économique qui en fait sont de la corruption degisée.
Rappel que le projet de l'andra pour les FAVL ne doit pas être accepter par les citoyens et qu'un débat national impartial sur les déchet et le démantèlement doit avoir lieu.
Rappel du calendrier sur les FAVL ( 31 octobre , fin de l'année annonce par le gouvernement des 2 ou 3 site choisis pour les études )

Merci à toutes et tous de nous avoir rejoint pour cette journée nationale du refus de l'enfouissement des déchets radioactifs

Des photos de la manif :
 Photos de Patrick
 Photos Cacendr

.Dans la presse :
Est-Republicain
La Liberté de l'est

Les communes en région grand est : cantons et communes du Grand Est

Les dossiers d'analyse et les tracts sur le site du Réseau SdN : Documents
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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 10:28
Départ en covoiturage le samedi à 13h30 depuis le parking cimetiere pres du parc des expo à Epinal : contact 06 72 55 56 96
et départ en covoiturage de Charmes : contact 06.12.78.69.16
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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 12:02
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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 23:11
Cet été l'actualité a été partagée entre les fuites radioactives partout en Europe et à Tricastin, et le projet de centre d'enfouissement de déchets radioactifs FAVL dans 20 départements français. Voici notre calendrier pour le mois de septembre

Le 6 septembre pour ceux qui peuvent aller à Avignon : manifestation antinucléaire : http://sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=446 et http://sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=443

Le 14 septembre : Journée portes ouverte Andra Soulaine : Action solidarité avec la région Champagne pour une action visuelle et informative devant le centre CSA de Soulaine ( stockage de déchets radioactif depuis 1992 )  pour en savoir + : www.villesurterre.com

Le W-end 20-21 : Fête de l'homme Thaon les Vosges : stand Anti-Nucléaire.

Le 27 septembre : Rassemblement à Neuchateaumobilisation contre le projet FAVL : Les Vosges présentent 2 zones soit-disant géologiquement favorables ( http://vosges-a.n.over-blog.org/article-21332038.html ). Bien les retours aux courriers que nous avons fait aux maires, aux administrations nous montrent qu'il y a peu de risque de voir s'ouvrir une poubelle nucléaire dans les Vosges, la commune de Grand s'est portée candidate auprès de l'andra pour recevoir ces déchets radioactif!

A suivre sur www.burestop.org

A trés bientôt donc

VosgesAN
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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 21:58
Leparisien.fr - 29.08.2008

Belgique : grave incident nucléaire

Les autorités belges ont prévenu vendredi les riverains d'un laboratoire médical des risques de contamination après une fuite d'iode radioactif le week-end dernier, le plus grave incident nucléaire survenu en Belgique initialement présenté comme inoffensif pour la population.

Des voitures de police munies de hauts-parleurs ont diffusé des messages dans les rues de Fleurus (sud) vendredi matin, appelant les habitants à ne pas consommer les fruits et légumes de leur jardin, l'eau de pluie et le lait des fermes environnantes jusqu'à nouvel ordre.
Ces mesures, annoncées près d'une semaine après l'incident, concernent également plusieurs villages situés dans un rayon de 5 kilomètres autour de Fleurus, une commune de la région de Charleroi.

L'incident s'est déroulé le week-end dernier dans un laboratoire de l'Institut des radioéléments (IRE), une institution reconnue d'utilité publique qui produit des radioéléments utilisés notamment pour le dépistage par imagerie médicale et le traitement par radiothérapie du cancer. Elle se présente comme le deuxième producteur mondial de radioisotopes à usage médical.

Le personnel avait constaté un rejet d'iode radioactif et informé lundi l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN). L'agence avait estimé l'incident sérieux et l'avait placé au niveau trois sur l'échelle internationale des accidents nucléaires, qui en compte sept. L'Autorité française de sécurité nucléaire (ASN) a été mise au courant de l'incident, le plus grave de ce type jamais survenu en Belgique.

Lors d'une réunion au Centre de crise du gouvernement qui s'est achevée jeudi à 23H00, il a été décidé de conseiller aux riverains de prendre des précautions et d'informer les autres pays de l'UE à travers le réseau européen Ecurie.

Le bourgmestre de Charleroi, Jean-Jacques Viseur, s'est dit vendredi «surpris» et «mécontent» de ne pas avoir été averti de la situation, alors que l'opposition écologiste fustigeait le gouvernement et l'IRE pour la lenteur de leur réaction.

Le bourgmestre de Fleurus rapporte lui que ses administrés semblent de plus en plus inquiets, se demandant notamment s'ils devaient ingérer les capsules d'iodes prévues en cas de pollution nucléaire.

«En ce moment, il n'y a pas lieu de le faire», a assuré Jean-Luc Borremans. L'élu local note toutefois qu'un arrêt prolongé de la production de l'IRE risque de priver de leurs médicaments des milliers de patients souffrant du cancer.

«Il s'agit d'une entreprise qui a un rôle humanitaire non négligeable. Il faut garder la tête froide», a souligné M. Borremans.
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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 16:06
 -  Belgique, Espagne, Allemagne, Autriche, Slovénie, Ukraine, France… L'Europe frappée par les accidents nucléaires

La France, qui a passé un été très radioactif avec de multiples évènements en particulier au Tricastin, est loin d'être le seul pays d'Europe frappé par les incidents et accidents nucléaires. Des scandales de grande ampleur font même la Une actuellement dans certains pays.

 En Belgique, un accident de niveau 3 s'est produit le 24 août à l'Institut des radioéléments (IRE) de Fleurus. Comme d'habitude dès qu'il s'agit de nucléaire, l'alerte a été donnée en retard, les conséquences ont d'abord été minimisées par l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN), mais on apprend aujourd'hui que la fuite radioactive est plus importante qu'annoncé au départ et que la consommation des légumes du jardin et du lait est maintenant interdite, en attendant peut-être de nouvelles révélations...
 
En Espagne, un important incendie s'est déclaré, le 24 août aussi, à la centrale nucléaire Vandellos II (Catalogne) qui est arrêtée depuis. Une trentaine d'incidents ont eu lieu depuis le début de l'année dans les centrales espagnoles. En avril dernier, on a appris qu'une fuite radioactive avait eu lieu 6 mois plus tôt (!) à la centrale d’Asco I (Catalogne) dont l'exploitant encourt de lourdes sanctions. 
 
 En Allemagne, la population a appris fin juin qu'une contamination de grande ampleur était en cours depuis des années dans une mine de sel ou 126 000 fûts de déchets nucléaires ont été stockés. La mine était présentée comme "stable depuis 70 millions d'années" et "quasi-imperméable", mais les déchets baignent aujourd'hui dans un véritable lac souterrain dont la contamination menace de grandes nappes phréatiques. 

 En Autriche, un incident s'est produit dans la nuit du 2 au 3 août dans les laboratoires de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à 35 km de Vienne. Ce n'est que par chance qu'un accident grave n'a pas eu lieu.

 En Ukraine, une fuite d'eau radioactive a provoqué l'arrêt d'un réacteur à la centrale nucléaire de Rivné (ouest de l'Ukraine) le 10 juin.

 En Slovénie, une fuite radioactive le 4 juin à la centrale nucléaire de Krsko a entraîné une alerte européenne (les 26 autres pays de l'Union ont été contactés en urgence) avant que la gravité de la situation ne soit minimisée, sans que personne ne sache vraiment ce qui s'était passé. 
 
La France, enfin, a été frappée cet été par de multiples incidents à la Socatri-Areva (Bollène, Vaucluse ; grave fuite d'uranium le 7 juillet), à la FBFC-Areva (Romans-sur-Isère, Drôme ; découverte le 18 juillet de contaminations par une canalisation rompue depuis des années), à la Centrale nucléaire EDF du Tricastin (Drôme ; 100 salariés contaminés le 23 juillet) et à celle de St-Alban (Isère ; 15 salariés contaminés le 20 juillet), à nouveau à la Socatri-Areva (aveu le 6 août de rejets illégaux depuis des semaines de carbone 14 radioactif) et à la Comurhex-Areva (Pierrelatte, Drôme ; aveu le 21 août de contaminations par une canalisation rompue elle aussi depuis des années). Le Réseau "Sortir du nucléaire " appelle l'opinion publique internationale à prendre conscience de la gravité des contaminations déjà occasionnées par l'industrie nucléaire, et de la possible imminence d'une véritable catastrophe nucléaire dont les conséquences seraient incommensurables. Il ne faut pas faire confiance aux diverses "autorités de sûreté", qui contribuent à cacher la vérité, et il faut fermer les installations nucléaires avant que le pire ne se produise.
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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 23:18
Collectif Grand Est STOP Déchets Nucléaires 
www.burestop.org

27 représentants de groupes et associations de Lorraine/Champagne-Ardenne (Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges) se sont réunis hier soir près de Nancy. (Les départements Ardennes et Bas Rhin s'étaient excusés).
A l'ordre du jour, le projet d'implantation d'un nouveau site de stockage souterrain de déchets nucléaires dits FAVL (Faiblement Radioactifs à Vie Longue) qui concerne un large territoire de l'Est de la France. Face au déficit de transparence, d'information et de démarche démocratique qui caractérise le nucléaire, ils se mobilisent depuis deux mois pour faire connaître ce projet aux habitants.

Ils ont obtenu avec beaucoup de difficultés le nom de la plupart des communes concernées par l'appel à candidature de l'ANDRA, et tentent de connaître les délibérations de celles-ci. Ce qui permet de les publier sur le site www.burestop.org. Certaines ont déjà dit non, mais la majorité va se prononcer à la rentrée, avant le 31 octobre. A ce jour, en Lorraine, sont connues deux communes favorables au projet, dans un même secteur : Grand dans le Nord-Ouest vosgien et Gondrecourt-le-Château (Sud meusien), dont le maire se dit très intéressé (article paru hier dans Le Monde 26/08/08, en annexe). En Champagne-Ardenne les communes de Pars-les-Chavanges et St-
Léger-sous-Brienne sont également candidates (Aube)...

Un constat est unanime : la population, principale concernée, n'est pas informée. L'arrivée d'une nouvelle poubelle nucléaire dans cette région Grand Est qui compte déjà Soulaines et Morvilliers dans l'Aube ainsi que le chantier de Bure (Meuse) risque bien d'être imposée, sans information ni concertation. Encore une fois, les tractations se font discrètement auprès des seuls élus locaux, à grand renfort de promesses illusoires d'emplois, de retombées financières exceptionnelles, tout en minimisant de façon scandaleuse la dangerosité du principe d'enfouir la radioactivité. 

Les participants de cette réunion ont fait le point sur les actions entreprises : courriers d'informations et contacts téléphoniques aux communes, tractage, réunions publiques. Ces actions d'information vont se poursuivre et les groupes départementaux appellent toutes les structures ou personnes sensibilisées à les rejoindre. Une date d'actions communes a été décidée : samedi 27 septembre.

Informations sur les positions des communes sur le site www.burestop.org

Contacts : 
08 : 03 24 59 14 18 - 03 2437 0160
10 :  06 71 06 81 17
51 / 52 :  03 25 04 91 41 - 06 66 959 777
54 : 06 88 32 86 15
55 : 06 86 74 85 11 - 03 29 45 11 99
57 : 03 82 86 27 41
67 : 03 88 89 00 35 - 03 88 97 98 84
88 : 06 72 55 56 96
_ _ _ _ _ _ _ 

ANNEXE : 
Le Monde - Hervé Kempf

Cela m'est tombé dessus, comme ça, un jour de juin. Jusque-là, je n'en avais jamais entendu parler." Comme 3 114 autres maires dans vingt départements, Gilbert Vallot, le premier magistrat de Briaucourt, en Haute-Marne, a reçu avec perplexité, au début de l'été, une lettre du préfet, puis un dossier de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). On l'informait que sa commune se situait dans une zone géologique propre à accueillir un enfouissement de déchets radioactifs à "faible activité et à vie longue", dits FAVL. Dans plusieurs départements de la France rurale - Lot, Indre, Seine-Maritime, Nord -, l'Andra a identifié les zones argileuses stables qui conviendraient, mais c'est dans l'est du pays, en Lorraine et en Champagne, que se trouvent les couches géologiques appropriées les plus vastes.
Consultez les dossiers, l'analyse approfondie des grands sujets d'actualité.
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Les FAVL regroupent des déchets issus du radium et d'autres en graphite radioactifs produits par les centrales nucléaires de la filière française graphite-gaz opérationnelle dans les années 1960 et 1970. Ils sont relativement peu radioactifs, mais leur nocivité court sur plusieurs milliers d'années, voire 300 000 ans pour un de leurs éléments, le chlore 36. Le stockage est censé se remplir entre 2019 et 2040, après quoi il serait "sous surveillance" pour une durée... indéfinie.

L'est du bassin parisien accueille déjà, dans une famille de déchets radioactifs qui n'en finit plus de grandir, un centre de stockage de déchets très faiblement radioactifs, à Morvilliers (Aube), un centre de déchets radioactifs à vie courte, dans la forêt de Soulaines (Aube), le laboratoire d'étude des déchets très radioactifs à vie longue à Bure (Meuse). La région développe, à contrecoeur ou avec fatalisme, selon les interlocuteurs, une spécialisation de "poubelle nucléaire" de la France.

Dans son dossier de promotion, l'Andra met en avant l'intérêt économique du stockage des FAVL, qu'elle tend à présenter comme une activité industrielle comme une autre : "Ce projet constitue une véritable opportunité de développement économique", écrit l'Agence. Dans des départements qui se sentent en perte de vitesse, l'argument porte. A Gondrecourt-le-Château (Meuse), par exemple, l'usine de meubles Meuse Omni Style témoigne des difficultés industrielles de la région : fin 2004, la direction avait annoncé que le nombre d'emplois devait passer de cinq cents à cent. "Je ne vous raconte pas le triste Noël que nous avons passé", dit Stéphane Martin, le jeune maire du chef-lieu de canton. "Je ne vois pas comment créer de l'emploi à Gondrecourt. Alors les cinquante emplois que promet l'Andra pendant quelques décennies, je les prends !"

Gondrecourt, démarchée par l'Agence, est située à 8 km du laboratoire de Bure et peut déjà apprécier les retombées financières de celui-ci : 550 000 euros de taxes et reversements départementaux qui forment près du tiers du budget communal. "Si les FAVL viennent sur notre commune, je les justifierai comme un outil industriel, poursuit l'édile. Il faut casser la sinistrose qui règne ici, retrouver un dynamisme sur la commune, donner l'envie de réussir aux jeunes."

Il énumère ce qu'il envisage de faire : "Des logements de standing, étendre le parc locatif pour accueillir une nouvelle population, l'assainissement collectif, des services culturels, sportifs. Et puis, je voudrais refaire la place de l'Hôtel-de-Ville : telle qu'elle est aujourd'hui, elle n'est pas digne d'un chef-lieu." La situation n'est cependant pas désespérée : Gondrecourt-le-Château compte 1 300 habitants, un tissu artisanal très actif et s'enrichit de citoyens qui s'installent ici - le prix de l'habitat est plus faible qu'en ville - pour aller travailler à Nancy, à 45 minutes.

Une situation comparable à celle de Briaucourt (Haute-Saône), située près de Chaumont, et dont le maire, pourtant, adopte un point de vue diamétralement opposé. La commune de 250 habitants a perdu des exploitations agricoles dans les vingt dernières années, et l'usine des forges de Bologne, spécialisée dans l'équipement aéronautique, dans la commune voisine de Bologne, fournit beaucoup moins d'emplois que naguère. "Mais des jeunes commencent à s'installer chez nous, c'est nettement moins cher qu'à Chaumont, à 15 km", dit le maire, Gilbert Vallot. "On essaye de développer le tourisme : il y a ici des lieux de chasse, de pêche, de randonnée, une vraie qualité de vie. On a des atouts, il ne faut pas les détruire. Quelle image un dépôt de déchets nucléaires nous donnerait-il ? Est-ce que vous achèteriez une maison dans une commune où se trouve un stock de déchets nucléaires, vous ?" L'élu doute des retombées économiques : "Si vous lisez le dossier, vous voyez qu'on finit avec cinq emplois permanents, pour la surveillance."

L'Andra est bien consciente du problème. "Parler de déchets radioactifs n'est jamais très porteur, reconnaît François Chastagner, son directeur industriel. Nous apportons une perturbation dans les territoires d'accueil. Notre devoir est de les écouter, de décrire ce que va représenter le projet en termes de flux de nuisances, mais aussi ce qu'il va apporter. C'est une activité sans risque de délocalisation. Il y a peu d'industries qui possèdent un carnet de commandes assuré pour soixante ans."

Mais la question a aussi une dimension éthique incontournable. "J'ai un petit-fils, je ne me vois pas engager ma commune, engager les générations futures, dans quelque chose qui durera 300 000 ans, explique Gilbert Vallot. Qui peut garantir que l'on retiendra la radioactivité pendant une telle période ? Je n'y crois pas. On a reçu le dossier, et juste après, il y avait les incidents radioactifs au Tricastin. L'homme fait toujours des erreurs." Stéphane Martin voit les choses autrement : "Cent mille ans, on ne se rend pas compte. Déjà deux mille ans me paraissent énormes. Mais je suis optimiste de nature : il y a cinq cents ans, on ne connaissait pas le nucléaire. La science peut progresser, transformer les déchets. C'est pour ça qu'il faut garder ouverte l'option de la réversibilité."

Avantage ou nuisance économique ? Responsabilité à l'égard des générations futures ? Difficile de trancher. Il reste à ouvrir largement le débat, et pas seulement au niveau des élus. "L'Etat essaye de ne pas en parler, parce que quand les gens sont au courant, ils réfléchissent et deviennent opposés", dit Gilles Desnouveaux, maire de Reynel (Haute-Marne), sollicité pour les FAVL et qui refuse le projet.

Nombre d'incertitudes scientifiques entourent le dossier, dont l'Andra n'a pour l'instant pas clairement informé les élus. Dans son rapport annuel rendu en juin, la Commission nationale d'évaluation des recherches et études relatives à la gestion des matières et déchets radioactifs souligne que la réalisation d'un stockage de FAVL ne sera pas aussi simple qu'il y paraît : "On disposera de délais brefs pour jauger les performances d'un site, concevoir un stockage, conduire des études de sûreté et préciser l'inventaire que le site peut accueillir, écrit la Commission. Certaines connaissances risquent donc d'être encore mal consolidées à ce stade et de laisser place à des marges d'incertitude qu'on n'aura pas eu le temps de réduire significativement, ce qui devra inciter à une attitude prudente."

Pour les communes qui s'engageraient dans les FAVL, de longues années d'incertitude, de changement, mais aussi de malaise, s'annoncent.


CHRONOLOGIE

FIN 2008 : l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) proposera au gouvernement une présélection de 2 ou 3 sites, parmi les communes ayant manifesté un intérêt pour le projet de centre de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue.
2009-2010 : des investigations géologiques seront menées sur les sites présélectionnés tandis que des consultations publiques seront organisées.
2011-2015 : des études de conception et de sûreté seront effectuées, au terme desquelles l'Andra déposera une demande d'autorisation de création (DAC) du centre de stockage. Cette DAC suivra un long chemin administratif, passant notamment par le gouvernement et l'Autorité de sûreté nucléaire.
2015-2019 : si l'autorisation est accordée, les travaux de construction des installations commenceront en 2015, de manière à mettre en service les premiers ouvrages de stockage en 2019.
2019-2040 : exploitation du centre de stockage.
2040- ? : le centre fermera ses portes aux alentours de 2040, date à laquelle il entrera en phase dite de "surveillance", pour une durée indéterminée.
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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 15:56

FIN 2008 : l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) proposera au gouvernement une présélection de 2 ou 3 sites, parmi les communes ayant manifesté un intérêt pour le projet de centre de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue.

 

 

2009-2010 : des investigations géologiques seront menées sur les sites présélectionnés tandis que des consultations publiques seront organisées.

 

 

2011-2015 : des études de conception et de sûreté seront effectuées, au terme desquelles l'Andra déposera une demande d'autorisation de création (DAC) du centre de stockage. Cette DAC suivra un long chemin administratif, passant notamment par le gouvernement et l'Autorité de sûreté nucléaire.

 

 

2015-2019 : si l'autorisation est accordée, les travaux de construction des installations commenceront en 2015, de manière à mettre en service les premiers ouvrages de stockage en 2019.

 

 

2019-2040 : exploitation du centre de stockage.

 

 

2040- ? : le centre fermera ses portes aux alentours de 2040, date à laquelle il entrera en phase dite de "surveillance", pour une durée indéterminée.

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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 15:52
Le Monde - 27 août 2008

Depuis quelques semaines, l'Etat sonde 3 000 élus locaux pour choisir un site d'enfouissement de déchets radioactifs. Beaucoup hésitent face à cet investissement écologiquement risqué
 
L'Est, "poubelle nucléaire" de la France ?
 
 
"Cela m'est tombé dessus, comme ça, un jour de juin. Jusque-là, je n'en avais jamais entendu parler." Comme 3 114 autres maires dans vingt départements, Gilbert Vallot, le premier magistrat de Briaucourt, en Haute-Marne, a reçu avec perplexité, au début de l'été, une lettre du préfet, puis un dossier de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). On l'informait que sa commune se situait dans une zone géologique propre à accueillir un enfouissement de déchets radioactifs à "faible activité et à vie longue", dits FAVL. Dans plusieurs départements de la France rurale - Lot, Indre, Seine-Maritime, Nord -, l'Andra a identifié les zones argileuses stables qui conviendraient, mais c'est dans l'est du pays, en Lorraine et en Champagne, que se trouvent les couches géologiques appropriées les plus vastes.
 
Les FAVL regroupent des déchets issus du radium et d'autres en graphite radioactifs produits par les centrales nucléaires de la filière française graphite-gaz opérationnelle dans les années 1960 et 1970. Ils sont relativement peu radioactifs, mais leur nocivité court sur plusieurs milliers d'années, voire 300 000 ans pour un de leurs éléments, le chlore 36. Le stockage est censé se remplir entre 2019 et 2040, après quoi il serait "sous surveillance" pour une durée... indéfinie.

L'est du bassin parisien accueille déjà, dans une famille de déchets radioactifs qui n'en finit plus de grandir, un centre de stockage de déchets très faiblement radioactifs, à Morvilliers (Aube), un centre de déchets radioactifs à vie courte, dans la forêt de Soulaines (Aube), le laboratoire d'étude des déchets très radioactifs à vie longue à Bure (Meuse). La région développe, à contrecoeur ou avec fatalisme, selon les interlocuteurs, une spécialisation de "poubelle nucléaire" de la France.

Dans son dossier de promotion, l'Andra met en avant l'intérêt économique du stockage des FAVL, qu'elle tend à présenter comme une activité industrielle comme une autre : "Ce projet constitue une véritable opportunité de développement économique", écrit l'Agence. Dans des départements qui se sentent en perte de vitesse, l'argument porte. A Gondrecourt-le-Château (Meuse), par exemple, l'usine de meubles Meuse Omni Style témoigne des difficultés industrielles de la région : fin 2004, la direction avait annoncé que le nombre d'emplois devait passer de cinq cents à cent. "Je ne vous raconte pas le triste Noël que nous avons passé", dit Stéphane Martin, le jeune maire du chef-lieu de canton. "Je ne vois pas comment créer de l'emploi à Gondrecourt. Alors les cinquante emplois que promet l'Andra pendant quelques décennies, je les prends !"

Gondrecourt, démarchée par l'Agence, est située à 8 km du laboratoire de Bure et peut déjà apprécier les retombées financières de celui-ci : 550 000 euros de taxes et reversements départementaux qui forment près du tiers du budget communal. "Si les FAVL viennent sur notre commune, je les justifierai comme un outil industriel, poursuit l'édile. Il faut casser la sinistrose qui règne ici, retrouver un dynamisme sur la commune, donner l'envie de réussir aux jeunes ."

Il énumère ce qu'il envisage de faire : "Des logements de standing, étendre le parc locatif pour accueillir une nouvelle population, l'assainissement collectif, des services culturels, sportifs. Et puis, je voudrais refaire la place de l'Hôtel-de-Ville : telle qu'elle est aujourd'hui, elle n'est pas digne d'un chef-lieu." La situation n'est cependant pas désespérée : Gondrecourt-le-Château compte 1 300 habitants, un tissu artisanal très actif et s'enrichit de citoyens qui s'installent ici - le prix de l'habitat est plus faible qu'en ville - pour aller travailler à Nancy, à 45 minutes.

Une situation comparable à celle de Briaucourt (Haute-Saône), située près de Chaumont, et dont le maire, pourtant, adopte un point de vue diamétralement opposé. La commune de 250 habitants a perdu des exploitations agricoles dans les vingt dernières années, et l'usine des forges de Bologne, spécialisée dans l'équipement aéronautique, dans la commune voisine de Bologne, fournit beaucoup moins d'emplois que naguère. "Mais des jeunes commencent à s'installer chez nous, c'est nettement moins cher qu'à Chaumont, à 15 km", dit le maire, Gilbert Vallot. "On essaye de développer le tourisme : il y a ici des lieux de chasse, de pêche, de randonnée, une vraie qualité de vie. On a des atouts, il ne faut pas les détruire. Quelle image un dépôt de déchets nucléaires nous donnerait-il ? Est-ce que vous achèteriez une maison dans une commune où se trouve un stock de déchets nucléaires, vous ?" L'élu doute des retombées économiques : "Si vous lisez le dossier, vous voyez qu'on finit avec cinq emplois permanents, pour la surveillance."

L'Andra est bien consciente du problème. "Parler de déchets radioactifs n'est jamais très porteur, reconnaît François Chastagner, son directeur industriel. Nous apportons une perturbation dans les territoires d'accueil. Notre devoir est de les écouter, de décrire ce que va représenter le projet en termes de flux de nuisances, mais aussi ce qu'il va apporter. C'est une activité sans risque de délocalisation. Il y a peu d'industries qui possèdent un carnet de commandes assuré pour soixante ans."

Mais la question a aussi une dimension éthique incontournable. "J'ai un petit-fils, je ne me vois pas engager ma commune, engager les générations futures, dans quelque chose qui durera 300 000 ans, explique Gilbert Vallot. Qui peut garantir que l'on retiendra la radioactivité pendant une telle période ? Je n'y crois pas. On a reçu le dossier, et juste après, il y avait les incidents radioactifs au Tricastin. L'homme fait toujours des erreurs."

Stéphane Martin voit les choses autrement : "Cent mille ans, on ne se rend pas compte. Déjà deux mille ans me paraissent énormes. Mais je suis optimiste de nature : il y a cinq cents ans, on ne connaissait pas le nucléaire. La science peut progresser, transformer les déchets. C'est pour ça qu'il faut garder ouverte l'option de la réversibilité."

Avantage ou nuisance économique ? Responsabilité à l'égard des générations futures ? Difficile de trancher. Il reste à ouvrir largement le débat, et pas seulement au niveau des élus. "L'Etat essaye de ne pas en parler, parce que quand les gens sont au courant, ils réfléchissent et deviennent opposés", dit Gilles Desnouveaux, maire de Reynel (Haute-Marne), sollicité pour les FAVL et qui refuse le projet.

Nombre d'incertitudes scientifiques entourent le dossier, dont l'Andra n'a pour l'instant pas clairement informé les élus. Dans son rapport annuel rendu en juin, la Commission nationale d'évaluation des recherches et études relatives à la gestion des matières et déchets radioactifs souligne que la réalisation d'un stockage de FAVL ne sera pas aussi simple qu'il y paraît : " On disposera de délais brefs pour jauger les performances d'un site, concevoir un stockage, conduire des études de sûreté et préciser l'inventaire que le site peut accueillir, écrit la Commission. Certaines connaissances risquent donc d'être encore mal consolidées à ce stade et de laisser place à des marges d'incertitude qu'on n'aura pas eu le temps de réduire significativement, ce qui devra inciter à une attitude prudente."

Pour les communes qui s'engageraient dans les FAVL, de longues années d'incertitude, de changement, mais aussi de malaise, s'annoncent.

Hervé Kempf


http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/08/26/l-est-poubelle-nucleaire-de-la-france_1087954_3244.html
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