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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 00:25
http://www.lepost.fr/article/2009/10/21/1752545_niger-uranium-ou-democratie.html
Alors que le Président du Niger, Mamadou Tandja, vient de finir son bidouillage constitutionnel en vue de se donner la possibilité d'être président à vie de ce grand pays de l'Afrique de l'ouest, tous les regards des opposants sont tournés vers la France qui entretient des relations particulièrement fortes avec le pouvoir local.

Il faut dire que le Niger n'est pas un pays comme les autres. Il abrite l'une des plus importantes mines d'uranium au monde, le gisement d'Imouraren. Areva y a signé un accord stratégique pour l'extraction du minerais et les chinois sont aux abois.

En mars dernier, le Président Tandja donnait une conférence de presse à l'occasion de la visite éclair de Nicolas Sarkozy dans le pays. Il déclairait :

"Notre constitution, que je respecte grandement ; j’ai grandi dans des règlements militaires, j’ai connu les lois et règlements de mon pays en tant que soldat, je suis venu à la politique, j’ai connu ce qu’est la constitution et j’ai aimé la démocratie. Dieu faisant bien les choses, me voilà un matin devenu Président de la République avec un droit de deux mandats que la Constitution me permet. Voilà que je termine mes deux mandats. Grandir, pour moi, est de partir la tête haute. Quand la table est desservie, il faut partir. Ne pas chercher à radoter autour, pour chercher un autre mandat. Je suis très clair là-dessus. Je n’ai jamais demandé à aucun Nigérien, un instant : est-ce qu’on peut ceci, on peut cela, où on va ? Jamais. Et je ne le ferai jamais, demander quoi que ce soit pour qui m’amène à changer la constitution nigérienne ou alors à chercher des modifications dans notre constitution."

Six mois nous séparent de cette promesse pourtant sans équivoque et le Président Sarkozy était présent. Il sera certainement intéressant de voir l'ampleur de l'indignation française.

On pourra ainsi mesurer qui de la démocratie et de parole donnée ou de l'uranium représente une priorité pour Nicolas Sarkozy.  

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 01:31

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 23:44
L'Est Républicain - Vendredi 22 janvier 2010 - Baptiste BIZE
 

Nucléaire : la bombe de Bonnet
Le conseil municipal a approuvé, mercredi soir, une délibération qui confirme son opposition à l'enfouissement des déchets nucléaires dans le sous-sol communal.  Le texte de la délibération a été rédigé en deux minutes sur un coin de table à l'instant de passer au vote, mercredi soir : « Suite à la présentation de la ZIRA 5 le 18 novembre ayant donné lieu à un avis défavorable, le conseil municipal de Bonnet, par principe de précaution, refuse l'enfouissement des déchets nucléaires MA-VL et HA-VL dans le sous-sol de la commune ».
 
Peu importent les mots. Pour le maire de Bonnet, seul le résultat compte. Or, avec six voix pour, trois contre, un vote nul et un bulletin blanc, Jean-Pierre Remmelé tient son vote en bonne et due forme. Un message envoyé au gouvernement à qui l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs a soumis une proposition de zone de 30 km2 dite « d'intérêt pour la recherche approfondie » sur le territoire des communes de Bonnet, Bure, Ribeaucourt et Mandres-en-Barrois, entre Gondrecourt-le-Château et Montiers-sur-Saulx.
 
Le 18 novembre dernier, quand le maire avait demandé à ses conseillers municipaux s'ils étaient prêts à le suivre, aucun n'avait manifesté d'hésitation. Emmenés par José Diemoz, cinq conseillers se sont depuis désolidarisés. Ils ont aussi été reçus en comité restreint par l'Andra. Mercredi soir, le vote de la délibération qui n'aurait pu être qu'une formalité a donc donné lieu à un vif débat pendant une heure.
 
Pas toujours à la hauteur des enjeux. José Diemoz et ses amis veulent que la commune refuse l'argent de la filière nucléaire et consulte les habitants même en dehors du cadre légal. Ils accusent l'Andra d'avoir « tout acheté » et font remarquer qu'ils sont « contents d'avoir de la lumière ». Ils ne sont en fin de compte ni pour ni contre le stockage souterrain des déchets radioactifs ; simplement contre le maire.
 
« De toute façon, c'est pas parce que Bonnet est contre qu'on va changer la face du monde », estiment les opposants en croyant utile de préciser qu'ils n'ont « rien touché de l'Andra ». « Vous manquez un peu de recul mes amis ! », s'agace Jean-Pierre Remmelé qui voit au contraire dans le vote de sa commune le début d'un grand mouvement d'opposition. « C'est la première fois depuis 1994 qu'un conseil municipal a l'occasion de se prononcer sur l'enfouissement des déchets radioactifs... Quand le gouvernement aura fait son choix, il sera trop tard, ce ne sera plus la peine de la ramener. »
 
« Précaution ». Le maire qui soutient la pétition lancée dans le village pour demander l'organisation d'un référendum local ne désespère pas de parvenir à empêcher le stockage souterrain des déchets radioactifs. « Jusqu'à présent, on ne peut pas dire que la filière nucléaire a toujours été exemplaire en France », insiste-t-il. « Face à la situation actuelle des déchets, c'est le principe de précaution qui doit être retenu. » « Notre délibération peut faire boule-de-neige », estime son adjointe. Une manière optimiste de reconnaître que la décision du conseil municipal de Bonnet, à elle seule, n'empêchera pas l'Etat de passer.
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 23:30

Source / auteur : Greenpeace

Scène de ménage à propos des poubelles dans le couple nucléaire

mis en ligne mercredi 20 janvier 2010 par jesusparis


Depuis hier Areva et EDF échangent des noms d’oiseaux par voie de presse. Pour Greenpeace c’est une nouvelle preuve de l’échec du modèle énergétique français et de son incapacité à gérer le problème des déchets nucléaires.

EDF reproche à son principal partenaire de ne plus alimenter ses centrales et à l’inverse Areva dément et annonce que ce sont les déchets d’EDF qui n’arrivent plus à l’usine de la Hague pour être retraités.

« Ce crêpage de chignons entre les deux géants du nucléaire met en lumière l’inextricable problème du retraitement des déchets, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire de Greenpeace France. Vis-à-vis des déchets, EDF pourrait faire le choix de l’immense majorité des électriciens du monde, c’est-à-dire le stockage du combustible irradié dans leurs centrales en l’état, qui est la moins mauvaise des solutions. Il suffit simplement de le conditionner sans le retraiter. EDF y gagnerait économiquement et en matière de gestion écologique du problème. »

Un modèle français aberrant

La France avec Areva est la seule à avoir choisi l’option exclusive du retraitement des déchets nucléaires. C’est un procédé très couteux, très polluant pour l’environnement et créant des risques importants d’augmentation de la prolifération des matériaux fissiles dans le monde.

La majorité des autres pays stockent leurs déchets en l’état.

« Cela démontre que ce choix industriel n’est pas un choix dicté par des raisons concrètes et défendables mais bien par une volonté de l’Etat qui veut soutenir les prétendus « fleurons » de l’industrie française. » rappelle Yannick Rousselet.

Areva, un discours mensonger

Areva se justifie par le fait qu’en France le principe de retraitement est imposé par la loi. Cette affirmation est fausse, la loi française impose aux producteurs d’énergie nucléaire de réduire le volume des déchets nucléaires. Cela peut être fait par le retraitement ou par le conditionnement.

« Dès qu’il est question des déchets, encore plus que sur le reste, l’industrie nucléaire ne dit pas la vérité, déclare Yannick Rousselet. La preuve : alors que la France interdit l’exportation de déchets nucléaires, Areva et EDF expédient vers la Russie d’énormes quantités de déchets par voies maritimes depuis 1972. »

Bien que ce scandale ait choqué la France entière, le ministre, Jean-Louis Boorlo, fait la sourde oreille et Areva et EDF continuent leur sale business en toute impunité.

Depuis octobre 2009, nous demandons au ministre un moratoire sur ces exportations.

Agissez avec nous en écrivant à Jean-Louis Boorlo pour lui demander un moratoire immédiat

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 20:34
Ouest-France - jeudi 07 janvier 2010

Des déchets radioactifs dans nos objets quotidiens


Un arrêté ministériel autorise, depuis mai ( http://www.criirad.org/mobilisation/5mai2009.html ), l'utilisation de rebuts faiblement radioactifs dans la fabrication d'objets usuels de grande consommation. Contre l'avis de l'autorité compétente. « Les métaux, plastiques, gravats... issus du démantèlement d'installations nucléaires pourront servir à la fabrication de ciment ou d'acier. Ces produits contaminés seront utilisés pour la construction de maisons, voitures, bateaux, vélos... »


Directrice de la Criirad (association indépendante spécialisée dans le nucléaire), Corinne Castagnier ne fait pas de la science-fiction. Elle commente un récent arrêté ministériel.

Un enjeu énorme pour l'industrie nucléaire

Ce texte, publié au Journal Officiel le 14 mai, constitue une dérogation au Code de santé publique. Il permet de contourner l'interdiction, prise en 2002, d'utiliser des substances radioactives dans les biens de consommation et les produits de construction. L'Autorité de sûreté nucléaire avait pourtant émis un avis défavorable, rappelant « la position constante de la France d'éviter la dilution des déchets, notamment en les ajoutant à des biens de consommations ». Contactée hier, l'ASN maintient sa position. Les quatre ministères - Santé, Écologie, Logement et Économie - sont passés outre.

L'enjeu pour l'industrie nucléaire est énorme. « Avec la déconstruction d'installations importantes, comme la centrale de Brennilis (Finistère), elle se retrouve devant des montagnes de produits radioactifs dont elle ne sait que faire », indique la Criirad. On parle de millions de tonnes de rebuts à traiter dans les décennies à venir. Trouver des sites où les stocker ne va pas être simple et le coût financier sera élevé.

Pour contrer la décision des ministères, la Criirad a « engagé une requête devant le conseil d'État pour excès de pouvoir. Ce dernier a déjà expédié des mises en demeure aux ministères en question. On attend leurs explications ». Corinne Castagnier en saura peut-être plus lundi. « Nous avons rendez-vous le matin au cabinet de Jean-Louis Borloo », le ministre de l'Environnement.

Ce n'est pas la première fois que l'industrie nucléaire tente de se débarrasser de ses déchets peu contaminés. En 2004, le tribunal administratif de Lyon a fait capoter le projet d'une filiale d'Areva. La Socatric prévoyait de recycler ses déchets via la fonderie Feursmetal. « Ils voulaient fabriquer des tracteurs avec 15 % de métal contaminé. »

Montres au radium

« Ce nouvel arrêté pose des problèmes de santé et d'environnement, s'inquiète la Criirad. On s'apprête à disperser des produits contaminés alors que dans le même temps, l'Andra récupère les objets radioactifs disséminés dans les foyers (montres au radium ou paratonnerres à l'américium). » Il est aussi en contradiction avec la lutte contre la présence de radon, gaz radioactif naturel et nocif, dans les habitations.
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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 11:56
CDR 55 / Collectif meusien contre l'enfouissement des déchets nucléaires

C O M M U N I Q U E / 23 décembre 2009

BURE : belle surprise !
Sur les 4 villages désignés, une se prononce déjà contre les travaux d'enfouissement nucléaire
4 villages meusiens ont été sélectionnés par l'Andra et  "livrés" au gouvernement en cette fin d'année
pour les travaux d'enfouissement des déchets nucléaires : Bure, Bonnet, Ribeaucourt, Mandres.
La municipalité de Bonnet vient de faire connaître son opposition à l'unanimité contre le projet de stockage situé en partie sous le territoire de la commune.
Le  CDR 55 ne peut qu'approuver cette décision courageuse
et rappelle que le dossier de l'Andra relatif au choix de cette zone nommée élégamment ZIRA (Zone d'Intérêt pour une Reconnaissance Approfondie) 
est incomplet, notamment :
- absence de concertation et d'information immédiates des habitants
- manque de définition des risques induits par les transports des déchets nucléaires à leur porte
- manque de définition des zones de surface où seront stockés les déchets nucléaires (en attente de refroidissement et de descente à 500m) : quelles surfaces, quelles contaminations potentielles, quelle durée, etc.
En cette fin d'année où l'asservissement de diverses collectivités à l'argent de BURE, sans réserves et sans débat démocratique de leur part, plonge la Meuse dans une situation de plus en plus critique, cette décision marque un retour au bon sens.
Pour rappel : La manne de BURE, qui passe de 20 à 30 millions d'euros en 2010 entre, par un habile processus et depuis des années, dans de nombreux projets de collectivités meusiennes. Cette distribution d'argent endort les consciences et fait perdre toute expression critique.
BAR-LE-DUC : Gauche, Droite et Ecologistes tous d'accord à la municipalité pour utiliser les fonds du GIP...
Selon l'Est républicain du 14 décembre 2009, la municipalité PS/PC/Ecologistes de Bar-le-Duc, "se félicite" unanimement de recourir aux fonds d'accompagnement de BURE (GIP) tout en refusant le débat : " Ne nous emmenez pas sur ce terrain-là, il est miné".
... sans aucune réserve ni doute sur le projet de poubelle atomique.
... sans explications aux électeurs qui aux municipales de 2008 avaient pu lire la prise de position suivante dans le programme de la liste de Gauche et de Progrès, se démarquant du programme de la Droite. "Laboratoire de Bure : nous réaffirmons notre opposition à toute forme de stockage en grande profondeur des déchets nucléaires, à Bure ou ailleurs. Nous organiserons un référendum local à l’échéance de 2015 comme la loi l’exige.
Une promesse pas anodine, qui incitait des électeurs à soutenir cette liste. Qu'en pensent-ils aujourd'hui ?
CONSEIL GENERAL de la Meuse
Selon l'Est républicain du 18 décembre 2009, les débats d'orientation du budget 2010 s'annoncent sous une dépendance accrue aux fonds de BURE : "L'impact de la nouvelle loi de finances inquiète pour les années à venir... (...) le groupement qui gère les fonds d'accompagnement de Bure prendra largement le relais en matière d'investissement."
Chaque million d'euros supplémentaire en provenance du GIP enferme un peu plus la Meuse dans sa dépendance au nucléaire. Et dans un illusoire développement local.
Pour preuve, la déclaration de Michel Jubert, président de la CCI Meuse, dans l'Est républician du 18 novembre 2009 : "Lorsque le député Bataille est venu en Meuse, en 1993, pour solliciter les acteurs départementaux en vue de la création d'un laboratoire souterrain, il a annoncé un engagement de l'Etat et des producteurs de déchets radioactifs en faveur du développement économique du territoire. 15 ans après, le développement économique promis à nos territoires ne se réalise pas."
Sans commentaire.
Les départements de la Meuse et la Haute-Marne ont été piégés par le gouvernement, en se laissant acheter, et comme l'a remarqué un ministre en visite récemment, sacrifier pour le bien de la nation. Mais les habitants n'ont toujours pas été consultés.
Faut-il vraiment continuer sur cette voix sans issue ?
45 000 électeurs meusiens et haut-marnais exigent toujours d'être consultés par référendum sur toutes ces questions.
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 23:52



http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/101209/nucleaire-les-mensonges-de-mme-lauvergeon

Nucléaire : les mensonges de Mme Lauvergeon

10 Décembre 2009 Par Velveth

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Alors que s'ouvre le sommet de Copenhague sur le climat, Mme Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'AREVA, a été interviewée sur France Info le 7 décembre 2009. Elle a déclaré que « le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » et qu'il ne produit que « de toutes petites quantités de déchets ».

La CRIIRAD dénonce ces affirmations erronées et demande à Mme Lauvergeon de prendre des mesures urgentes pour traiter les sites contaminés par les filiales du groupe AREVA au Gabon et au Niger.

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La CRIIRAD rappelle que
1 / le nucléaire rejette bien des gaz à effet de serre
2 / qu'à chaque étape du processus de production, il produit de grandes quantités de déchets radioactifs dont le confinement n'est pas assuré
3 / AREVA laisse en outre des populations vivre sur des terrains ou dans des habitations contaminées par ses activités. Quelques exemples sont indiqués ci-après.
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Les décisions qui vont être prises au sommet de Copenhague ne doivent pas être fondées sur les informations mensongères du lobby nucléaire.

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Extraction de l'uranium

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L'énergie nécessaire au fonctionnement des usines d'extraction de l'uranium des filiales d'AREVA à ARLIT (Niger) provient d'une centrale thermique au charbon particulièrement polluante [1]. Pour la mine et l'usine de la COMINAK, la production d'une tonne d'uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole [2]. Il est probable que la mise en exploitation du gisement d'Imouraren (Niger) aura un bilan d'émission de gaz à effet de serre encore plus lourd compte tenu des faibles teneurs du minerai et de la nécessité de déplacer 3,8 milliards de tonnes de roches pour y accéder [3].
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En France l'extraction du minerai a conduit à produire plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs à très longue période dont le confinement n'est pas assuré [4]. Au Niger il s'agit de plus de 35 millions de tonnes de résidus radioactifs entreposés à l'air libre à quelques kilomètres de l'agglomération d'ARLIT et Akokan où vivent environ 80 000 personnes [2]. Des déchets miniers radioactifs ont en outre été utilisés pour remblayer des pistes. En 2007 la CRIIRAD a révélé que de tels déchets, présentant un niveau de radiation 100 fois supérieur à la normale étaient présents devant l'hôpital de la COMINAK (filiale d'AREVA) à Akokan (Niger) [5]. Une mission conduite par Greenpeace à AKOKAN en novembre 2009 a confirmé que des niveaux de radiation élevés persistaient sur de nombreux secteurs de la ville [6]
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Au Gabon, la COMUF, filiale d'AREVA a produit sur le gisement d'uranium de Mounana 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées dans la rivière. Les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2009 montrent qu'une partie de ces déchets radioactifs est à l'air libre dans la forêt voisine. Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées [7].
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Purification de l'uranium

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La purification des concentrés uranifères est effectuée à l'usine AREVA-COMURHEX de Malvési (France). En 2007, cette usine a rejeté 384 500 tonnes d'équivalent CO2 (CO2 et N2O) pour 14 000 tonnes d'uranium produites [8]. Le fonctionnement de l'usine a généré à ce jour plus de 250 000 tonnes de boues radioactives entreposées dans des bassins non étanches [8]. Certains de ces bassins ont cédé en mars 2004 polluant ainsi la plaine voisine [9].

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Retraitement des combustibles usés

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L'usine de retraitement des combustibles usés qu'exploite AREVA à La Hague (France) est une des installations les plus polluantes sur le plan radiologique. Elle rejette en particulier dans l'atmosphère de très grandes quantités d'un gaz radioactif, le krypton 85 conduisant à multiplier par 60 la radioactivité moyenne annuelle de l'air dans les villages voisins [10]. Compte tenu de sa longue période (10 ans) la concentration de ce gaz ne cesse d'augmenter dans l'ensemble de l'hémisphère nord. Certains chercheurs ont soulevé la question de l'impact de cette ionisation artificielle de l'atmosphère sur le climat.
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En outre l'usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].

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La question de l'eau

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Dans son interview du 7 décembre 2009 Mme Lauvergeon s'est émue des problèmes du désertification au Sahel. La CRIIRAD rappelle que l'extraction de l'uranium est une opération qui consomme de très grandes quantités d'eau et entraine une contamination des ressources locales par des polluants radioactifs et chimiques [2]. AREVA admet qu'à l'issue des 40 ans d'exploitation du gisement d'Imouraren (Niger), il se produira un « assèchement local des nappes » [3].
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S'agissant du réchauffement et des gaz à effet de serre, il faut rappeler en outre que le rendement thermique des centrales nucléaires est de l'ordre de 30 %. C'est-à-dire que les 2/3 de l'énergie fournie par la réaction nucléaire est perdue sous forme de chaleur. Cette chaleur entraine le réchauffement des eaux de mer ou de rivière utilisées pour le refroidissement des réacteurs et conduit à rejeter de très grandes quantités de vapeur d'eau via les aéroréfrigérants. La vapeur d'eau est, il faut le rappeler, un gaz à effet de serre.

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Références

[1] Note CRIIRAD N°09-25 / Mine de Charbon et centrale thermique de production d'électricité SONICHAR à Tchirozérine (Niger) / B. Chareyron, 16 juin 2009.
[2] Note CRIIRAD N°08-02 / AREVA uranium Niger : du discours à la réalité / L'exemple des mines d'uranium du Niger / B. Chareyron, 30 janvier 2008.
[3] AREVA / Etude d'impact sur l'environnement / Exploitation du Gisement d'Imouraren.
[4] Note CRIIRAD / Impact radiologique de 50 années d'extraction de l'uranium en France. Exiger de COGEMA-AREVA un réaménagement satisfaisant des sites / B. Chareyron, 2005.
[5] Communiqué de presse CRIIRAD du 15 mai 2007 / « La CRIIRAD et AGHIR IN MAN demandent l'enlèvement sans délai des déchets radioactifs découverts dans les rues d'Akokan au Niger et interpellent Mme Lauvergeon présidente d'AREVA sur les pratiques des filiales de son groupe ».
[6] GREENPEACE Briefing / Les mines d'uranium au Niger / La radioactivité dans les rues d'Akokan / Novembre 2009 / Rianne Teule.
[7] Rapport CRIIRAD N°09-118 / Contamination radiologique relevée en 2009 sur l'ancien site minier uranifère de COMUF-AREVA à Mounana (Gabon) / B Chareyron, 7 décembre 2009.
[8] Usine COMURHEX II à Malvesi / Volume 2 / Etude d'Impact (enquête publique année 2009).
[9] Rapport CRIIRAD N°06-88 / Impact radiologique de l'usine COMURHEX (groupe AREVA) de Malvesi (Aude) / B. Chareyron, 13 novembre 2006
[10] Note CRIIRAD N°09-102 / B. Chareyron, 15 septembre 2009.
[11] AREVA NC / Etablissement de la Hague / Rapport environnemental, social et sociétal 2007.

 

Enviro2b - 23/12/09

Bruno Chareyron (Criirad) : "Il ne faut
pas laisser
croire que l’énergie nucléaire est propre"

Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, chef du laboratoire de la Criirad, Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, dénonce les mensonges de l’industrie nucléaire qui minore ses émissions de CO2 et ses déchets.
 
 

Que répondez-vous à Anne Lauvergeon, présidente  d'Areva, lorsqu'elle affirme que l’énergie nucléaire est « propre » ?
Anne Lauvergeon dit que le nucléaire ne fait pas de CO2. C’est une affirmation totalement erronée.
 
C’est pourtant une information reprise régulièrement dans la presse notamment…
Cela fait partie des informations fausses que l’industrie nucléaire véhicule depuis maintenant très longtemps. Avec deux grands mensonges : faire croire aux gens que l’énergie nucléaire ne fait pas de CO2 et qu’elle ne fait que très peu de déchets radioactifs, et qu’on sait parfaitement les gérer. Lorsque l’industrie nucléaire affirme que cette énergie ne fait pas de CO2, c’est faux parce qu’à chacune des étapes de la production et de l’utilisation de l’énergie nucléaire, il y a des rejets de CO2.
 
Quelle est la nature de ces émissions de CO2 et dans quel volume ?
L’extraction par exemple de l’uranium par des filiales d’Areva au Niger nécessite de l’énergie. Les pelles, les camions et les machines utilisés pour l’extraction fonctionnent au fioul et grâce à une centrale thermique au charbon extrêmement polluante. Lorsqu’on évoque l’énergie nucléaire, il faut l’analyser du début, sur la mine d’uranium à la fin, c’est-à-dire le retraitement, pour ce qui concerne la France. Ce qui est frappant, c’est qu’à chaque étape, il y a des rejets de CO2. Tout l’uranium brûlé dans les centrales françaises passe par la Comurhex de Malvesi, près de Narbonne, qui purifie l’uranium naturel pour en faire de l’UF4. Cette usine a rejeté en 2007, selon les propres chiffres d’Areva, 384 500 tonnes d’équivalent CO2 et d’oxydes nitriques, ce n’est pas rien.
 
Est-ce que les rejets de l’industrie nucléaire sont chiffrés et transparents ?
Posez la question à Areva. Il existe de nombreuses études qui démontrent qu’à force d’aller chercher un minerai de plus en plus pauvre en uranium, il faut de plus en plus d’énergie pour accéder à ce minerai. Le bilan énergétique et le bilan carbone de cette filière nucléaire est, et sera à l’avenir de plus en plus dégradé. Il serait très intéressant qu’Areva publie un bilan carbone de l’ensemble du cycle du combustible nucléaire. Il faut savoir que même l’usine de retraitement de La Hague, est une des industries qui rejettent le plus de gaz à effet de serre de la région nord-Cotentin, 80 000 tonnes de CO2 en 2007.
 
Qu’en est-il des centrales nucléaires elles-mêmes ?
Pour fabriquer une centrale nucléaire, il faut énormément de béton, ce qui produit évidemment des gaz à effet de serre. Une centrale nucléaire réchauffe directement l’environnement, puisque le rendement d’une centrale est d’environ 30%. Les 2/3 de l’énergie qui sort du combustible sont perdus localement sous forme d’échauffement de l’eau et de l’air. Par ailleurs, il y a une question qui n’est jamais traitée, sans que je sache pourquoi, c’est la question de la vapeur d’eau, qui est un gaz à effet de serre. Si on veut être scientifiquement juste, lorsqu’on parle du nucléaire, il faut que la filière nucléaire sorte un bilan carbone honnête et scientifique sur toutes ces étapes.
 
S’agissant des déchets, vous êtes également en désaccord avec les affirmations de la patronne d’Areva ?
Selon Anne Lauvergeon, le nucléaire ne produit que de toutes petites quantités de déchets. Il faut quand même rappeler que la mine d’uranium représente une première étape particulièrement polluante dans la production nucléaire. Cette extraction produit des quantités énormes de déchets radioactifs. On dénombre en France plus de 50 millions de tonnes de boues radioactives, résidus de l’extraction de l’uranium. On estime qu’il y en aurait plus de 35 millions de tonnes au Niger et 7,5 millions au Gabon. On ne peut pas appeler ça des petites quantités de déchets.
 
Comment se situe la Criirad par rapport à des organisations militantes comme Sortir du nucléaire ?
L’objectif de la Criirad, c’est que l’opinion publique ait accès à l’information la plus fiable possible sur la radioactivité en général. La Criirad est une commission de recherche qui se base sur des données scientifiques, sans se positionner pour ou contre le nucléaire. Notre rôle est d’apporter une expertise sur l’impact de la radioactivité, et de fournir aux citoyens comme aux décideurs politiques une information la pus honnête possible. Tout est parti du mensonge de Tchernobyl, au lendemain duquel un groupe de citoyens a estimé nécessaire de disposer de moyens de mesures et d’expertises indépendants.
 
Comprenez-vous la politique nucléaire française réaffirmée récemment par Nicolas Sarkozy ?
Il ne faut pas laisser croire que l’énergie nucléaire est propre. Après, que les gens décident en toute connaissance de cause, en considérant les avantages et les inconvénients de chaque source d’énergie, qui ont toutes leurs aspects négatifs, c’est leur responsabilité.
 
Les politiques disposent-ils d’une information transparente dans ce domaine ?
On voit bien l’étonnement de certains politiques comme Jean-Louis Borloo après la diffusion d’une émission d’Elise Lucet sur la France contaminée, dans Pièces à conviction. Pourtant, l’impact des anciennes mines d’uranium en France, révélé sur France 3, est un problème que nous dénonçons depuis 16 ans

 

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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 20:35
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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 00:38
Europe Ecologie : le vote d’une résolution pro-nucléaire fait débat
Europe Ecologie : le vote d’une résolution pro-nucléaire fait débat
« Une économie à faible intensité de carbone conférera à l'énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme » (résolution européenne) Crédit photo : © jorisvo - Fotolia.com

Le Réseau Sortir du Nucléaire demande aux eurodéputés d'Europe Ecologie de faire le nécessaire pour rectifier leur vote en faveur d'une résolution, adoptée par le Parlement européen le 25 novembre 2009, qui est favorable à l'énergie nucléaire.

 

Suite : http://www.developpementdurable.com/politique/2009/12/A3639/europe-ecologie-le-vote-dune-resolution-pro-nucleaire-fait-debat.html

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 23:01
Plutonium de Cadarche : ASN et CEA s'affrontent
28 oct
2009

C02 ligne 6 avant 2  L'affaire du plutonium de Cadarache, et la crise qu'il a déclenché laissera des traces dans le milieu nucléaire français.

Des traces pratiques, puisque se pose nécessairement la question de savoir si l'usine Melox (Areva), de Marcoule, doit être passée au peigne fin pour vérifier si le même phénomène s'y produit.
Mais aussi pour les relations entre l'Autorité de Sûreté Nucléaire et le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), qui ont pris une tournure assez virulente, et dont on peut espérer que l'affrontement se traduira non par une méfiance armée réciproque, mais par une rigueur accrue dans le débat technique et la transmission des informations. Quant à l'information... du public, on peut malheureusement considérer que l'épisode n'aura pas franchement amélioré la situation.



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http://sciences.blogs.liberation.fr/home/energies_nuclaire/
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